
Savez-vous quelle est la première cause d’incapacité dans le monde ? Si vous avez pensé à la dépression vous avez vu juste.
Nous pouvons toutes et tous avoir un petit coup de mou, déprimer pour une raison ou pour une autre mais il faut savoir que près d’une personne sur cinq, en France, a souffert ou souffrira un jour de dépression.
Il s’agit donc de la première cause d’incapacité dans le monde selon l’OMS et du premier facteur de morbidité également.
Les statistiques sont inquiétantes mais cette pathologie psychologique reste pourtant assez tabou et l’aide psychosociale et thérapeutique n’est pas toujours apportée aux personnes qui en souffrent.
Dépression : Les causes de cette maladie mentale
La dépression peut toucher chacun d’entre nous à des degrés de gravité divers. Les causes diffèrent donc selon la personne qui en souffre.
Les raisons sont nombreuses et c’est généralement un ensemble de facteurs, assorti quelques fois à une prédisposition, qui peut mener à la dépression.
Un événement comme déclencheur
Certains moments de notre vie sont particulièrement stressants et douloureux.
Un deuil, l’annonce d’une maladie grave, le harcèlement, des problèmes personnels ou professionnels tels qu’une rupture, la perte d’un emploi ou un échec mais également des soucis financiers peuvent entraîner une réaction psychologique forte.
Nous ne sommes pas tous égaux dans la façon dont nous réagissons à ce type d’événements ponctuels ou consécutifs. Certains parviennent à les surmonter et font preuve d’une grande résilience, d’autres développent un état dépressif.
Il n’y a pas de jugement ou de honte à avoir, ce sont des choses sur lesquelles nous n’avons pas vraiment de prise.
L’accumulation de stress
Un bouleversement unique peut mener à un trouble dépressif mais c’est aussi l’accumulation de moments difficiles qui peut affecter très intensément une personne.
La conjugaison d’un grand stress et d’émotions fortes est difficile à vivre et peut, sur le long terme, produire un véritable trouble mental se caractérisant par une dépression.

Les facteurs psychologiques, tels que le manque d’estime de soi, d’assurance, le perfectionnisme ou encore la dépendance aux autres, sont connus pour entrainer un état dépressif.
Mais également d’autres facteurs moins évidents, notamment environnementaux comme un ensoleillement insuffisant ou un bouleversement du rythme biologique ou hormonal peuvent favoriser le développement des troubles dépressifs.
Une prédisposition génétique ?
Selon certaines études, il y aurait également une prédisposition génétique à prendre en compte dans les épisodes dépressifs récurrents.
Au niveau du cerveau, un manque ou une déficience de plusieurs neurotransmetteurs, la sérotonine, la mélatonine et la noradrénaline plus exactement, jouerait un rôle dans notre façon de réagir aux événements douloureux et à la propension à souffrir d’une dépression.
L’hérédité et la génétique peuvent donc également être considérées comme des facteurs biologiques rendant une personne plus vulnérable.
A savoir également : certains médicaments, l’alcool et les drogues telles que les amphétamines peuvent venir perturber le système et favoriser la dépression.
Les différentes formes et symptômes de la dépression
Il est important de garder en tête que la dépression n’est pas une phase qui passe toute seule, une baisse de moral, de tristesse ou de déception.
Il s’agit d’une véritable maladie qu’il ne faut pas minimiser.

Elle peut se manifester par des épisodes de forte dépression, des troubles dépressifs récurrents ou même une humeur dépressive persistante comme l’analysent les tableaux cliniques sur le sujet.
Les symptômes de la dépression n’apparaissent pas forcément immédiatement car la réponse à la violence psychologique et physique est différente selon les individus.
On distingue généralement les symptômes physiques et les symptômes psychologiques. On est toujours plus conscient des premiers, notamment des troubles de l’appétit, que des seconds.
Voici une liste, non-exhaustive, des troubles auxquels les médecins s’intéressent pour diagnostiquer un état dépressif :
- Manque d’énergie
- Fatigue chronique
- Difficulté à dormir et à se lever
- Manque de motivation et d’intérêt pour les activités habituelles
- Besoin de solitude
- Sentiment de tristesse
- Hypersomnie
- Difficultés de concentration et baisse de la productivité
- Irritabilité
- Absence ou manque de désir sexuel
- Humeur dépressive
- Troubles de l’appétit
Certains de ces symptômes peuvent apparaître rapidement ou au contraire se manifester après plusieurs semaines ou même mois.
Les symptômes psychologiques peuvent sembler passagers, ce qui implique que beaucoup de malades n’aillent pas consulter.
La personne souffrant de dépression peut également se sentir seule face à ce qu’elle pense n’être qu’un simple mal-être. Un manque de soutien des proches, des jugements de valeur ou encore un déni ne font qu’enfoncer le malade dans un état difficile.
La souffrance et la détresse que génère la dépression ne sont pas toujours bien comprises par la société qui ne voit pas cette maladie comme un trouble mental sérieux nécessitant traitement et suivi.
La difficulté de perception des symptômes combinée à un sentiment de honte, de culpabilité et de solitude fait que le malade n’ose souvent pas exprimer sa tristesse et son incapacité à aller mieux.
Malheureusement, la dépression peut devenir récurrente (chronique) et parfois même, mener au suicide… surtout lorsqu’elle est minimisée ou négligée par la personne qui en souffre, des proches ou des médecins.
Des conséquences dramatiques, qui pourraient être évitées grâce à un traitement adéquat et une prise en charge rapide par des professionnels.
La dépression saisonnière : un phénomène bien connu
Il existe comme nous l’avons précisé différentes formes de dépression.
Parmi elles, on parle beaucoup du fameux coup de blues hivernal, des troubles affectifs saisonniers ou encore de la déprime hivernale. Ce sont d’autres noms qui désignent la dépression saisonnière.
Elle touche chaque année des millions de personnes. Cet état revient de façon annuelle et peut durer plusieurs semaines ou même quelques mois.
La dépression saisonnière se distingue de la déprime qui apparait de temps en temps lorsque le ciel est gris et le moral dans les chaussettes. Dans ce cas-là c’est un état momentané qui s’estompe en se changeant les idées, en s’aérant et avec le retour des rayons du soleil. La dépression quant à elle ne part pas de la même façon.
On note une recrudescence des cas dans l’hémisphère nord, avec l’arrivée de l’automne, lorsque les jours raccourcissent et avec eux le temps d’ensoleillement. L’arrivée du printemps, des arbres en fleurs et surtout du soleil fait progressivement disparaître ce trouble.
Certaines études montrent que les femmes sont davantage touchées que les hommes du fait de leur système hormonal.

Les symptômes de la dépression hivernale, souvent plus légers, peuvent ressembler à ceux de la dépression « normale » :
- Troubles du sommeil
- Troubles de l’appétit : perte d’appétit et de poids ou à l’inverse augmentation de l’appétit et prise de poids
- Douleurs physiques soudaines, somatiques et sans cause
- Fatigue, manque d’énergie, d’entrain et ralentissement psychomoteur
- Absence de joie de vivre et alexithymie ou perte des sentiments
- Sentiment de tristesse, de vide
- Perte de l’estime de soi
- Altération de la temporalité
- Sentiment d’infériorité
- Troubles cognitifs, notamment de la concentration
- Indécision ou manque d’intérêt
- Sentiment de culpabilité et de honte
- Isolement (et autres sentiments similaires)
- Anxiété (et autres sentiments similaires)
- Absence de désir sexuel, troubles de la libido
- Absence de perspective et difficulté à se voir de façon positive
- Pensées suicidaires
La période hivernale a un impact sur notre horloge biologique.
En effet, la diminution des heures d’ensoleillement produit une baisse de l’intensité lumineuse. Les rayons de soleil que nous percevons permettent d’envoyer des signaux à notre cerveau pour augmenter la production de sérotonine et donc de mélatonine.
Ces deux hormones sont fondamentales pour notre rythme biologique et aident à réguler l’humeur, le sommeil et autres symptômes de fatigue chronique, etc.
Le soleil est donc très important pour notre bien-être car c’est la lumière qui aide notre organisme à se réguler.
En hiver, le manque de luminosité peut donc nous affecter et nous conduire dans un état dépressif qu’il ne faut pas prendre à la légère.
Prévention et traitement de la dépression
Passer par une dépression est une épreuve, surtout lorsque l’on n’a pas de soutien.
Il peut être difficile de diagnostiquer un trouble dépressif. Il est important de ne pas être dans le déni et de trouver la force d’aller consulter un professionnel lorsque l’on traverse une phase difficile sur le plan psychologique.
Ne pas nier son état dépressif, c’est déjà un premier pas vers la guérison.
Nous avons tous besoin de soutien à un moment ou un autre, que ce soit de notre entourage ou de médecins formés pour nous aider à aller mieux.
Comment s’en sortir ?
Pour sortir d’une dépression et surtout ne pas risquer une rechute, il est fondamental de travailler sur les causes de l’état dépressif.
La fatigue quotidienne, le manque d’entrain et d’envie de faire quoique ce soit suscitent également souvent l’incompréhension de l’entourage.
L’impression de ne pas être compris, de ne pas être soutenu ou d’une manière qui n’aide pas, plonge toujours plus les personnes souffrant d’une dépression dans la maladie.

Ce n’est pas évident de se remettre en question, de plonger dans ses sentiments et son histoire pour découvrir les causes de son état.
La dépression est une maladie compliquée qui use, isole les malades et leur donne l’impression qu’il n’y a pas d’issue positive possible.
Se débarrasser pour de bon d’une dépression et entrer en rémission prend du temps.
Lorsque l’on ressent un grand mal-être, que l’on vit une crise personnelle ou professionnelle, il faut savoir s’interroger, s’entourer, s’aérer et traiter les symptômes physiques pour s’assurer de la survie du corps.
Prendre du temps pour soi, si nécessaire avec un arrêt maladie, consulter un professionnel, commencer un traitement (de préférence naturel, puis médicamenteux si les solutions naturelles ne fonctionnent pas) notamment pour avoir une bonne qualité de sommeil, et être aidé peut permettre de remonter la pente.
Encore une fois, il s’agit d’une pathologie réelle et sérieuse qui, comme toutes les pathologies doit être traitée.
Combattre la depression pour la vaincre définitivement
Une fois que les symptômes physiques sont pris en charge, on peut commencer à se pencher sur les raisons de la dépression et regagner progressivement de l’énergie, aussi bien physique qu’émotionnelle et mentale.
On n’a pas toujours conscience de notre besoin de repos et de recul pour se remettre d’un choc psychologique.
Il faut alors réapprendre à avancer, à son rythme, en allant si besoin chercher l’aide nécessaire (les amis, la famille… ou un organisme spécialisé) pour surmonter cette épreuve, toujours en s’efforçant de limiter la prise de médicaments.
Et vous ? Avez-vous déjà été dans une telle situation ? Qu’avez-vous fait pour vous en sortir ? Dites le nous en commentaire car votre histoire pourrait aider les autres 🙂